29.11.13

"Tatsuya Nakadai, icône nippone de la rébellion"

Un documentaire d'Yves Montmayeur, qui devait passer sur Arte, mais a été déprogrammé de manière cavalière.
 
Dans La Rivière noire (Kuro Kawa) de Masaki Kobayashi, 1956.
 
Tatsuya Nakadai s'est imposé comme le plus grand acteur nippon. À son tableau de chasse : 145 films tournés en 60 ans de carrière. Le secret de son succès, c'est le réalisateur Akira Kurosawa qui le lui dévoile. Virtuose de la métamorphose, l'acteur japonais est repéré en 53 alors qu'il est employé de magasin. Le réalisateur Akira Kurosawa lui offre ainsi ses premiers rôles au début des années 60. Plutôt que de miser sur sa belle gueule de jeune premier à la Delon, Nakadai collectionne les personnages de samouraïs névrosés, de yakuzas psychotiques ou d’étudiant nihiliste. C'est en 59 qu'il décroche le rôle de sa vie. Dans "La condition de l'Homme", une trilogie longue de 10 heures, il interprète un intellectuel pacifiste confronté au Japon autoritaire de la seconde guerre mondiale.
disait le commentaire sur le site de la chaîne.
 
Je ne lui donnerais pas le titre de "plus grand acteur nippon", car le cinéma japonais a produit tellement de grands acteurs, qu'en choisir un "plus grand" ce serait faire une injustice aux autres, mais c'est un monument, un des piliers de l'époque glorieuse du cinéma japonais.

Pour ce qui est du physique, il était tellement beau qu'il pouvait joue n'importe quel rôle, du loqueteux au demeuré, sans jamais rien perdre de sa superbe, mais il est vrai qu'il a bien cultivé le côté dérangé et à côté de la plaque.


Mon top 3 de ses meilleurs rôles de fêlés - des films à découvrir si vous ne les avez pas vus :


1

Dans l'Ombre du Loup (Onimasa pour la version anglaise)
de Hideo Gosha, 1982.
 
Le titre japonais est celui du roman, qu'on dit être autobiographique, dont l'histoire est tirée : Kiryuin Hanako no Shogai (La Vie d'Hanako Kiryuin) de Tomiko Miyao. Méga succès au Japon mais jamais traduit ici - et même pas en anglais.
Nakadai y incarne de manière magistrale un boss yakuza tordu, malsain, cruel, et complètement dépourvu de sens moral.
 
2

Le Sabre du mal (Daibosatsutoge)
(The Sword of Doom) de Kihachi Okamoto, 1966.
 
Il y interprète un samouraï fou qui s'enfonce dans une dérive meurtrière.
Premier film d'une trilogie dont les deux autres volets n'ont jamais été réalisés. Dommage. L'histoire est tirée d'un roman historique fleuve de Nakazato Kaizan's (41 volumes et plus de 1500 chapitres) qui, évidemment, et pour cause, n'a pas été traduit non plus.
 
 
3

Portrait of Hell (Jigokuhen) de Shirô Toyoda, 1969.

Tiré d'une oeuvre de Ryunosuke Akutagawa (auteur de Rashômon).
C'est l'histoire d'un peintre obsédé par la vérité. Une sorte de conte cruel. Le film, saisissant, est ressorti il y a peu chez Animeigo en version restaurée. Je n'en ai vu qu'une vieille version aux images floues et aux couleurs bizarroïdes qui ajoutaient au côté onirique, irréel de l'oeuvre. Ce que j'ai aussi aimé dans film, c'est son esthétique, avec des plans élaborés, des images magnifiques. Cette contre-plongée en est un bon exemple.
***
 

Dans La Condition de l'homme de Masaki Kobayashi, 1959-1961.
 

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